We Ride in Iran: Saison 1

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We Ride in Iran: Saison 1

La première saison de la saga We ride in Iran est désormais terminée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle fut riche en émotions.

Tout a commencé il y a plus d’un an, dans le cadre du projet Timelapse: un voyage de deux mois à travers les montagnes de la Suisse à l’Iran. La destination, à priori finale, s’est finalement avérée être le point de départ d’une nouvelle aventure lancée en décembre 2013, et qui n’est pas prête de s’arrêter !

Voici, sans plus tarder, quelques petits extraits issus du carnet de voyage, écrits entre plusieurs allers-retours Genève-Téhéran.

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27 décembre 2013

Istanbul, aéroport Sabiha-Goksen, vol PC 512 à destination de Téhéran, Gate 204, plein à craquer. On prendrait l’avion pour Majorque, la faune aurait à peu près la même odeur : certains fument comme des turcs dans les « Tuvalet », une famille asiatique regarde une série américaine sur un Macbook, deux businessmen anglophones s’empressent d’engloutir leur dernière bière légale avant de monter dans l’avion. A côté d’eux, un homme fait ses prières. La première fois que nous étions dans ce lieu avec Arnaud, nous étions les seuls étrangers, le gate était pratiquement vide, l’avion aussi. A notre entrée dans l’avion, les rares occupants nous observaient du coin de l’œil. Là, nous passons complètement inaperçus.

Trois heures plus tard, tout ce petit monde si bruyant et agité quelques heures auparavant s’éclipse discrètement, comme volatilisé au moment même où l’avion pose ses roues sur le tarmac iranien. L’instant est saisissant. Dans le cockpit plus un bruit, le temps s’est arrêté. A part de nouvelles constructions d’immeubles, rien n’a changé : l’accueil, d’une bienveillance rare, nous rappelle que l’on est bien arrivé à bon port. Bienvenue à Téhéran !

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13 février 2014

Aéroport international Imam Khomeini, arrivée dans 10 minutes. Nous nous armons de nos plaques de chocolat, prêts à être accueillis par nos désormais amis du service de l’aéroport et de la douane, qui nous lancent des « Salam Azizam » assortis d’une franche poignée de mains. Des jeunes étrangers avec des grandes valises remplies de skis et de snowboards, qui reviennent tous les quinze jours, forcément ça ne passe pas inaperçu.

« Quand tu pars en Iran, t’as meilleur temps d’oublier ton porte-monnaie qu’une plaque de Frigor. »

Cela fait la quatrième fois que l’on se rend dans ce magnifique pays, et on ne connaît toujours pas la valeur du rial par rapport au franc suisse. La seule fois que l’on a eu le droit de s’acheter nous-mêmes quelque chose, c’était une glace, et avec l’argent de notre ami Amir. Le terme « hospitalité » prend ici tout son sens. Ou plutôt un autre sens. Une telle générosité n’est pas commune. Parfois poussée à l’extrême, elle ne nous met pourtant pas mal à l’aise. La passion partagée pour la montagne et les sports d’hiver ainsi que l’amitié développée avec ceux que l’on considère désormais comme nos dadashies rend le traditionnel rapport hôte-invité différent.

On se sent comme à la maison « Kooneh ».

En guise de cadeaux, nous prenons dans nos bagages quelques produits difficiles à acquérir en raison des sanctions, sans oublier notre savoir-faire suisse en terme de freestyle, que l’on échange contre le meilleur accueil all-inclusive du monde.

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1er mars 2014

Nous rentrons en Suisse avec Niko, du caviar et des souvenirs plein les bagages.

Les deux dernières semaines se sont super bien passées. 2 compétitions, et 8 jours de coaching. 50 participants au premier cours, on a quand même pensé que ça serait difficile à gérer. Et pourtant, il existe ici un facteur inconnu qui fait que, même si rien ne paraît organisé, au final les choses s’arrangent d’elles-mêmes, comme par magie.

Vu leur détermination à progresser, au 8ème jour de cours, nous étions contents qu’il n’y ait qu’une seule clavicule cassée. Un peu moins content quand l’accidenté en question soit revenu sur les pistes 3 jours après son accident, l’épaule immobilisée, nous demander s’il peut faire le saut.

« Avant Swiss-ski, on aurait pu avoir le BPA comme partenaire. »

La prévention et la sensibilisation, ce sont les points un et deux de ton cahier des tâches quand tu es « coach de freestyle » en Iran. Une fois que l’on aura réussi à leur faire comprendre que faire un saut droit avec une bonne réception rapporte plus de points qu’un demi périlleux sur la tête, on passera au point 3. Pas avant.

L’avion décolle, Khoda Hafez Téhéran, on se revoit dans 2 semaines!

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31 mars 2014

Lounge « Kitchenette », aéroport d’Istanbul. On fait une collecte de nos derniers lyras pour s’acheter nos faux jus de fruits dans un faux lounge avec de la fausse musique. Lounge « Kitch tout court ».

Il y a à peine 12 heures, nous étions en haut de Tochal dans une vraie station météo transformée en vraie petite cabane d’altitude à savourer un vrai thé.

Petite parenthèse, Tochal, c’est le haut-lieu de pèlerinage de la bourgeoisie des quartiers nord de Téhéran. C’est aussi un parking multifonctionnel improvisé en parc d’attraction. Il donne un point de vue qui offre, ou plus justement qui offrirait une vue sur tout Téhéran, sans la couche de pollution plus dense que le brouillard de Moudon un jour de novembre. Tochal, c’est surtout le point de départ d’une télécabine datant des années 70, qui surplombe la ville entière. Une ville de 15 millions d’habitants, à partir de laquelle on peut se retrouver en 30 minutes directement sur les pistes.

Hier, nous nous sommes donc réveillés à 7h30 chez Amir, habitant de Zafaranieh, un quartier nord de Téhéran. Nous avons rapidement enfilé nos affaires de ski, marché 15 minutes pour rejoindre notre ami guide Sina au départ de la télécabine. 30 minutes plus tard, nous étions sur les pistes à 3800 mètres d’altitude. Après 10 petites minutes de marche, 2000 mètres de dénivelé vierges et quasi inexplorés s’offraient à nous.

Bienvenue en Iran !

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