Ils sont nombreux à sourire et se moquer… Ils feignent la curiosité, l’attention ou l’engouement pour ne pas se mettre en porte à faux avec mon enthousiasme. Comment pourrais-je leur en vouloir… L’histoire est trop belle, l’histoire est trop longue.
Quand je la raconte, je ne sais pas où m’arrêter… En fait je ne sais pas non plus où commencer. Plus d’une décennie me séparent de son origine. Alors oui, sans doute, j’enjolive, je souligne, j’emphase et profite de mon amnésie sélective pour en faire des tonnes. Mais là aussi… Comment pourrais-je m’en vouloir ?
S’il m’est si difficile d’en définir objectivement les contours, c’est parce que je ne suis pas sûr de bien comprendre moi-même quel est le véritable sujet de cette passion que je n’ai jamais eu besoin de nourrir. Une de celle qui ne vous dévore pas mais au contraire vous rend meilleur… Simplement passionné.
Les “lives” délivrait l’énergie… Un concert me chargeait les batteries pour six mois de communication certes maladroite et amateur, mais volontaire et inconditionnelle. Les albums n’étaient au final rien de plus que les médias les plus adéquats pour diffuser le tout. Les moyens de propager ce qui, me concernant, a pu se rapprocher d’une drogue. Concrètement, je crois que tout ça, toute cette histoire, tout ce méli-mélo sentimental, démarre seulement parce qu’une fois, on m’a pris pour autre chose que l’étiquette que je m’étais collée moi-même.
Comme si tout d’un coup, on me fit comprendre que tout était possible. On m’a donné le courage, les armes, le désir…
Animé des intentions les plus saines, tu te retrouves alors enfin dans l’action de ta propre vie. Là où aucune question ne te ramènera sur terre. Tu oses, tu essaies, tu tentes pour finalement comprendre que toi aussi tu as le droit d’entreprendre, de créer, de construire… et enfin tu découvres… ahuri… que tu te fais confiance.
Exprimer mes émotions n’a jamais été mon fort… J’aurais aimé avoir cette facilité dans la douleur comme dans la joie. Néanmoins, cette histoire, que j’évoque encore aujourd’hui et que je dois reconnaitre comme faisant partie intégrante de mon développement personnel, aura été et est toujours un précieux exercice.
Le sujet après lequel je cours ne se cache-t-il pas ici ?
Une passion vécue parce qu’elle arrache de mes entrailles ces sentiments que je ne saurai dévoiler à la lumière du jour.
Merci à Correne Wilkie, Merci à The Cat Empire !
The Cat Empire (AUS)
– Salle des fêtes de Thônex –
06.10.2015 – 20:00
Texte: J. Saugy
Photo: J. Saugy